Édito spécial interimaire

Je ne veux pas paraître ubiquiste, ni intrus, ni prendre une place qui n’est pas la mienne, mais parfois la vie est injuste : on me demande d’assurer l’édito.

Journée sombre de janvier, la neige tombe, les amis sont malades, les vaccins suivent, les bistrots sont fermés… Parler de jazz, une gageure.

Pourtant, si !
Christine D. tenancière de cette page, a, dans son dernier édito, attiré mon attention, et m’a fait sourire. Ornithologue avertie, elle a écrit : …un Canard pilet, et ajouté Canard élégant. 
Ah oui ! Pilet était élégant, mais il ne faisait pas de canards. 
Pilet ? Michel, bien sûr. Saxophoniste, il fut le premier président de l’AGMJ. Je peux vous l’assurer, lorsqu’il soufflait dans son tube, maniant les clés avec élégance, jamais Pilet n’émit le son du canard. Pour narguer Christine, je dirais même qu’il fut plus empereur que manchot.
Voilà, chère raide-en-chef "défaillante" : vous me connaissez, je tourne facilement tout en dérision. Ressortant mon vieux stylo, j’enfile mon plus beau vêtement, en queue de pie.

Si Ceux qui ont fait le jazz sont disparus et si Ceux qui (encore) le font vivent actuellement sous une épée de Damoclès, comme vous le disiez, on a le droit – et l’espoir – de penser se retrouver bientôt sur les scènes, derrière un piano, une batterie, face à un micro et entourés de fans, que ce soient ceux de l’AGMJ, de l’Amr, de Cully, de Montreux ou d’Annecy. C’est là mon vrai souhait pour 2021 et c’est pour cela que j’ai accepté de venir babiller ici… par intérim, et pour mon plaisir, dans notre gazette favorite.

Pierre Bouru président d’honneur